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Planche extraite du Livre d’or du clergé sagien

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Extrait de l’ouvrage du Chanoine Guesdon

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Prières du prisonnier

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Carnets de guerre de Alphonse Savary

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Valise-chapelle de l’abbé Roger Fromage

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Gabriel Loire (1904-1996)

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Textile

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Chasuble

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Ex-voto « guerre 1914-1916 », nord de l’Aisne, août 1916 (1/2)

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Lettre du Pape Benoit XV à Guillaume

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Ex-voto « guerre 1914-1916 », nord de l’Aisne, août 1916 (2/2)

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Carte postale 

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Feuille de chêne « sœur Thérèse »

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Tenue d’infirmière

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Brassard

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Brancard

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Graphic art

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« Sur le front. Une messe en plein air »

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La messe au front

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Croix de tombe provisoire

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Le capitaine chapelain Robert Seaborn

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Service funèbre du sergent J. Campbell

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The religious heritage bears witness to a tradition of embellishing church decor that has been uninterrupted since the Middle Ages, with constants and original features specific to the region, in this case Normandy. 
From the white coat of churches of the evangelization of the territory to the contemporary dechristianization, the evolution of the forms and images proposed to the faithful translates the historical ruptures and the evolution of the mentalities, the conception that the man makes of God and that which the Church seeks to promote. 


By the rhythm of the centuries

The great Christian feasts punctuate our calendar, but the Christian year begins on December 1st, which inaugurates the time of Advent dedicated to the expectation of the birth of Christ on December 25th. The resurrection of Christ is celebrated at Easter, whose moving date determines those of the Ascension and Pentecost. August 15 is the Assumption, the most important feast dedicated to the Virgin Mary. Finally, November 1st celebrates All Saints' Day, which commemorates all saints, known or unknown, and is extended to all the deceased.

By the rhythm of the holidays

Regard photographique sur les visages dans les vitraux des églises ornaises (13e – 20e siècle).

Les vitraux figuratifs des églises sont conçus comme de grandes tentures de verre, animées par différentes intensités de lumière et d’ombre, par les contrastes des couleurs.
Placés en hauteur, à bonne distance des yeux, ils sont souvent difficiles voire inconfortables à lire. Aussi, la qualité et les traits du dessin des personnages et des décors nous échappent souvent.
Cette première exposition temporaire du musée numérique vient présenter à notre regard ces visages. Sur les pièces de verre qui les composent les peintres verriers déploient tout leur talent et leur savoir-faire technique pour donner vie aux émotions. 

Les portraits sélectionnés représentent les grandes périodes de la production des vitraux dans l’Orne. Chacun porte les caractéristiques de son époque : la délicatesse de quelques traits, la recherche des modelés, une approche d’un figuratif réaliste, un dessin schématique avant tout expressionniste. 

Francis Bouquerel, expert en image, passionné de photographie, a arpenté les églises de l’Orne à la recherche d’un regard, d’un visage, d’une expression. Il montre ici le détail d’une baie, là il compose une « conversation » entre deux figures d’une même verrière, assemblées librement pour une proximité dynamique. Il donne à voir, grâce à la technologie du numérique, les vies multiples et complexes des visages des vitraux : un face à face troublant avec l’histoire. 

Portraits de verre. Photographies de Francis Bouquerel.

Surprise

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Si la loi du 15 juillet 1889 supprime les exemptions de service militaire pour les ecclésiastiques en les obligeant à être incorporés pendant un an sous les drapeaux, l’Orne n’échappe pas à la règle des « curés sac à dos » en les affectant, pour les plus jeunes, comme fantassins ou artilleurs au plus près de la ligne de feu. Initialement, ces clercs sont incorporés dans des profils de poste nettement différenciés :
• Les aumôniers titulaires des Armées françaises dont la seule mission officielle est d’assurer, au front, dans la mesure des possibilités, une vie sacramentelle pour les combattants qui le désiraient : messes, confessions, extrêmes-onctions, ensevelissements, etc.
• Les infirmiers de première et de seconde ligne : c’était parfois le cas de missionnaires ayant un minimum de connaissances sanitaires.
• Les brancardiers, chargés principalement d’aller récupérer les blessés laissés sur les terrains de combat et de les ramener dans les postes de secours puis dans les unités de soin de deuxième ligne.
• Les combattants, officiers, sous-officiers ou simples soldats du rang (les séminaristes ou novices sont, d’emblée, incorporés parmi ces derniers avant de monter en grade, mais aussi beaucoup de prêtres séculiers)
• Les aumôniers volontaires sont accueillis pour combler le manque cruel de prêtres dès la fin de l’année 1914. Ils bénéficient d’un statut officiel et perçoivent une indemnité. Ils sont âgés généralement de plus de 48 ans ou réformés et sont habituellement rattachés aux groupes des brancardiers divisionnaires. Ils sont identifiables car ils associent soutane et brodequins, barbe et croix pectorale, brassard de neutralité et casque Adrian.

Outre les aumôniers titulaires, les prêtres peuvent changer de statut au cours du conflit, passant d’une catégorie à l’autre.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’organisation est plus grande et plus rapide pour les prisonniers de guerre. Ainsi Monseigneur Jean Rodhain (1900-1977) met en place, dès l’été 1940, une Aumônerie générale des Prisonniers
de guerre. On estime que les prêtres prisonniers ont célébré trois millions de messes et que l’Aumônerie générale a envoyé dans les camps 3 000 valises-chapelles.

LE CLERGE SAGIEN
Au 1er septembre 1914, le clergé sagien compte la mobilisation de 250 prêtres et 43 élèves. Ils sont pour la plupart de simples soldats de seconde classe et peu d’entre eux deviennent officiers.
25 prêtres et 13 séminaristes sont tués à l’ennemi ou prématurément emportés par la maladie. D’autres sont emprisonnés et plusieurs d’entre eux gardent des mutilations.
Plus de 110 citations ont été décernées à des ecclésiastiques de l’Église de Séez, en voici quelques exemples :

Du Bouillonney, Guy, vicaire à Mortagne-au-Perche.
Aspirant, 26e bataillon de chasseurs à pied
« Le 26 septembre 1915, a vaillamment conduit sa section
à l’assaut des lignes ennemies fortement défendues ; blessé, a conservé son commandement ; atteint de nouvelles blessures graves, est resté trois jours devant les lignes ennemies et n’a réussi à regagner les lignes françaises
qu’au prix d’un courage et d’une énergie remarquable »

Denis, Alphonse-Émile, curé de Saint-Agnan-sur-Erre.
Caporal brancardier
« Caporal brancardier courageux et dévoué. A été atteint d’une très grave blessure, le 21 août 1916, en se portant au secours d’un blessé. Amputé de la cuisse droite. »

Mélot, Albert, curé de Saint-Loyer-des-Champs.
Soldat brancardier G.B.D (section d’infirmiers coloniaux)
« Brancardier des plus dévoués et des plus actifs. Placé dans un poste avancé, a assuré avec courage et activité, de jour et de nuit, sur un trajet exposé au bombardement et en dépit de la fatigue, l’évacuation des blessés... »


LA MOBILISATION DU CLERGÉ

Au début du XXe siècle, quand éclate la Première Guerre mondiale, les tensions entre l’Église catholique et l’État, provoquées par les mesures anticléricales prises sous la III° République, s’apaisent à l’appel de l’Union sacrée des Français.
Les conséquences des lois de 1901 sur les congrégations religieuses et de 1905 de séparation des Églises et de l’État, accompagnées d’une « bataille des inventaires », laissent alors place à une unité affichée.

« Toute guerre est une guerre de religion. »
(Jacques Rivière, 1915)
Dans ce contexte d’Union sacrée, il s’agit aussi de prouver l’unité laïque et spirituelle de la France face à une Allemagne « luthérienne ». Cet antiprotestantisme, haine plus nationaliste que religieuse, se présente plutôt comme une résurgence de la guerre de 1870-1871 et tend à disparaître avec l’entrée en guerre des États-Unis en 1917. Durant les deux guerres mondiales, les observateurs contemporains et les historiens constatent une hausse de la pratique des sacrements, une présence nombreuse aux cérémonies religieuses et des « conversions » de soldats souvent déjà croyants qui s’étaient éloignés un temps de leur Église. Certains historiens évoquent même une « remasculinisation » de la foi, tandis que, sur le front, la peur de la mort et les souffrances vécues conduisent les soldats à se tourner vers Dieu et ses intercesseurs.
Les contemporains sont très vite frappés par la profusion de « talismans » laïcs et religieux qui circulent sur le front et entre le front et l’arrière : médaille, scapulaire, croix, pièce de métal, lettre, prière. L’Église ne voit pas d’un très bon oeil le rôle de protection magique contre la mort que l’on confère à ces amulettes des temps modernes et considère que cela abaisse la foi. Guillaume Apollinaire (1880-1918), qui dresse l’inventaire de ces pratiques, précise ainsi : « Je laisse de côté les pratiques religieuses dont le caractère sacré est au-dessus du but que je me suis proposé ici et qui, méritant un respect particulier, ne doivent pas être confondues avec les petites superstitions qui sont nées de la guerre (…) ».
Parallèlement, les aumôniers et religieux au front se trouvent face à un dilemme : comment être un homme de Dieu tout en étant un homme ? Au milieu des souffrances, des violences et de l’absence de repères spirituels, la question de la présence de Dieu ou même de son existence est posée. L’horreur au quotidien éteint parfois l’espoir et la foi des soldats.

UN RÉVEIL RELIGIEUX ?

Le culte du Sacré-Coeur de Jésus est l’un des plus importants dans l’univers dévotionnel du catholicisme au début du XXe siècle. Dès les années 1630, Jean-Eudes de Mézeray, originaire de Ri, développe la dévotion au Coeur Immaculé de la Vierge Marie puis au Sacré-Coeur de Jésus. Mais c’est au XIXe siècle que l’essor de ce culte est réel. En 1916, le Christ apparaît à une bergère, Claire Ferchaud, lui confiant la mission de bouter les Allemands hors de France et plaçant son Sacré Coeur sur le drapeau national. La « nouvelle Jeanne d’Arc » est reçue par le Président Poincaré, sa mission est bloquée par les autorités publiques, mais le Sacré-Coeur apparaît massivement sur les étendards de la France mais aussi sur des milliers
de médailles, fanions, scapulaires, épinglettes, bannières, etc.

Accrochés sur les capotes des soldats, à leur képi, sur leur béret, ces objets se télescopent aux images produites par la Visitation de Paray-le-Monial, du Sacré-Coeur de Montmartre en passant par la Ligue des Femmes françaises de Lyon. De nombreuses associations cultuels, à l’instar de l’OEuvre des Insignes du Sacré-Coeur, produisent et distribuent pas moins de douze millions d’insignes, 375 000 scapulaires et 1 529 000 fanions à l’heure de son apothéose en 1917. Face à cette avalanche aux références immanquablement royalistes, les préfets interdisent le port d’insignes ainsi qu’aux drapeaux tricolores revêtus d’emblèmes. En réalité, l’image du Sacré-Coeur ne s’efface pas complètement, les punitions sont occasionnelles et les soldats portent discrètement cet étendard « Espoir et salut de la France », véritable vecteur de la foi dont l’usage ne fait pas l’unanimité, même dans le clergé.
En juin 1940, Paris et la France sont consacrées aux Sacrés Coeurs de Jésus et de Marie, en la basilique de Montmartre.

Depuis sa béatification en 1909, Jeanne d’Arc est considérée comme une « fille du peuple », omniprésente dans les églises du territoire français. Très populaire, de simple bergère
à la plus valeureuse guerrière, elle est au centre des nombreux pèlerinages militaires à Domrémy, et devient de ce fait une incontestable sainte populaire.
Elle est à la fois figure de l’Union Sacrée et l’effigie de Marianne, elle réussit ainsi à apaiser la discorde en devenant sainte et patriote. Elle est canonisée par Benoît XV, le 16 mai 1920, près de 500 ans après sa mort.

Thérèse Martin est née à Alençon le 2 janvier 1873. Quand la guerre éclate, seulement 17 années se sont écoulées entre son décès (1897) et le début du conflit. Les soldats qui lisent son Histoire d’une âme sont émus par son humilité, la pureté de son écriture et surtout de son âge, similaire au leur. Elle devient ainsi la petite sœur si attachante qui vient intercéder pour eux, au nom d’une jeunesse sacrifiée. La jeune carmélite est un véritable soutien spirituel pour certains combattants et une soeur consolatrice pour d’autres. Plus de deux mille soldats écrivent au Carmel de Lisieux pour raconter l’aide apportée par Thérèse et la protection miraculeuse qu’elle peut leur offrir. D’innombrables lettres, médailles et objets
de tranchées sont ainsi conservés aux Archives du Carmel de Lisieux et constituent autant d’ex-voto en remerciement à Thérèse et aux sœurs carmélites.
Thérèse de Lisieux est béatifiée en 1923 puis canonisée, en 1925, par le Pape Pie XI. Elle est également proclamée patronne universelle des missions catholiques le 14 décembre 1927.
Elle devient sainte patronne secondaire de la France en 1944, au même titre que Jeanne d’Arc qu’elle admirait.

DÉVOTIONS AU FRONT

Sur le front, les brancardiers arborent un brassard distinctif, inutile lorsque les obus pleuvent.
Ils tombent en effet par milliers et leur nombre est rapidement défectueux, marquant le manque d’anticipation des effectifs de secourisme. Les prêtres sont souvent affectés à cette tâche.
À l’arrière, les religieuses tiennent un rôle essentiel, dans les hôpitaux temporaires, au service des soldats blessés et malades, par l’intermédiaire de la Croix Rouge Française et des ministères de la Guerre et de la Santé publique. Elles appartiennent à différentes congrégations (les Augustines, les Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, etc.). Les soins aux plus démunis et aux malades font partie de leur vocation et les « cornettes », formées ou non au soins infirmiers, se mettent rapidement à la disposition des autorités sanitaires, administratives ou religieuses. 

BRANCARDIERS ET INFIRMIÈRES

Conséquence de son régime de laïcité en vigueur depuis 1905, la France n’a pas d’aumônerie institutionnalisée en 1914, sauf pour les ministres des cultes dans la flotte : les célébrations de messe au front s’organisent de manière empirique au début du conflit.

Par un décret du 11 février 1915, la Congrégation des Sacrements statue que les prêtres aux armées, remplissant les fonctions d’infirmier ou de brancardier et qui n’ont pas d’églises à proximité pour célébrer la messe, peuvent la célébrer en tout autre lieu décent à l’abri du danger ou même en plein air, pourvu qu’il n’y ait pas crainte d’irrévérence.

Quant à ceux qui combattent, le même décret leur permet de célébrer la messe de la même manière et dans les mêmes conditions, mais seulement le dimanche et les jours de fête.

En août 1915, la même Congrégation accorde à Monseigneur l’Évêque la faculté de donner aux prêtres-combattants l’autorisation de célébrer la messe plus souvent et même tous les jours. Ainsi, les prêtres commencent à recevoir des petites valises nominatives contenant les objets essentiels à la célébration du sacrifice eucharistique : vases sacrés, custodes à hosties, vêtements liturgiques, missels, crucifix, chapelets et médailles...

En réalité, l’organisation des offices, même si elles sont officiellement contrôlées, se déroule assez librement. L’abbé Onfray, vicaire à Saint-Mars-d’Égrenne, nous en livre un témoignage : « Nous avons organisé le dimanche, 9 centres de messes dans les tranchées, les cantonnements de l’avant, dans les bois. Je ne crois pas exagérer de dire que chaque dimanche nous avons, à la messe dans ces 9 centres, 1 500 assistants. 

L’installation est modeste, mais la foi des assistants est bien vive. J’ai pu construire une petite chapelle ; des poteaux en bois ; pour les murs : simplement des feuilles mortes entre deux grillages ; la toiture : papier goudronné, zinc ou tôle ondulée, etc. Chaque soir on y fait la prière en commun ; à 1 500 mètres de là crépitent les mitrailleuses boches. »

Villages de cantonnement, ruines d’édifices, cagnas, tranchées, autant de lieux pour célébrer la messe... dont la diversité ne se dément pas lors de la Seconde Guerre mondiale. Il n’est pas rare d’utiliser le capot d’un véhicule militaire, simplement recouvert d’une nappe d’autel.

LA MESSE AU FRONT

Le nombre de tués sur le front et l’ampleur des zones à couvrir compliquent la tâche des brancardiers et des territoriaux pour identifier et ensevelir les soldats morts. Certains corps sont rapidement inhumés, d’autres restent sans sépulture.

Dès 1914, les tombes improvisées sont signalées par des croix de bois. Les aumôniers militaires participent aux recherches pour identifier les défunts et ainsi soutenir le travail de deuil des familles. Ils entretiennent avec ces dernières une correspondance abondante, permettant alors de compenser un peu le manque d’humanité des avis officiels de décès.

Les obsèques religieuses sont rarement organisées au front car il y a trop de morts et l’artillerie ennemie empêche tout rassemblement trop important. Quand les troupes sont au repos, les aumôniers ou les curés des paroisses servant de cantonnement organisent des cérémonies en l’honneur des tués.

Dans l’enfer du champ de bataille, et malgré la présence de plus de 20 000 prêtres mobilisés jusque dans les troupes combattantes, il est impensable de donner l’extrême-onction à chaque tué, à chaque mourant. Dans l’urgence, les derniers sacrements sont improvisés, bâclés, souvent inaccessibles, accentuant ainsi la crise de la mort chrétienne ou « bonne mort ». En 1944, les corps sont inhumés dans des cimetières provisoires par des unités spécialisées, comme les Graves Registration Service Unit pour les Américains, chargées de recueillir
les morts, les identifier, les enterrer, et d’entretenir les cimetières.

L’ICI ET L’AU-DELÀ