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Sculpture

Maître-autel, bois et marbre, 1746
© Francis Bouquerel

Le maître-autel en forme de tombeau, légèrement galbé, est taillé dans un marbre gris et blanc. Il est complété d’un baldaquin reposant sur quatre colonnes corinthiennes de marbre rouge supportant un entablement couronné d’un dôme orné d’angelots. L’ensemble a été exécuté par Maurice Pierrelet, marbrier à Laval, pour l’autel, et Jean-Charles Paulet, sculpteur à Rouen, pour le baldaquin. La statue monumentale de la Vierge de l’Assomption a été sculptée en 1798 par le rennais Pierre Taveau. 

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ALENÇON, BASILIQUE NOTRE-DAME

Maître-autel et retable, 1680, calcaire et marbre
© Francis Bouquerel

La position en saillie des colonnes du retable met l’accent sur sa verticalité. Son plan incurvé épouse celui du rond-point. Son dessin apporte des innovations le plaçant à la pointe de la modernité : le traditionnel tableau est remplacé par une draperie débordant largement d’une niche, mettant en valeur une gloire ; les niches latérales sont entièrement ouvertes apportant la lumière et ménageant des vues sur le déambulatoire.

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ARGENTAN, ÉGLISE SAINT-GERMAIN

Ensemble du décor du chœur, vers 1740
© Francis Bouquerel

Contrairement à la disposition habituelle, ce maître-autel adopte une formule recommandée par certains théologiens dès la fin du 17e siècle au nom de cérémonials anciens supposant que l’on puisse en faire le tour. On l’appelle « autel à la romaine ». Un grand tableau de l’Annonciation fait office de retable. Sur des socles, à la base des pilastres, des statues déploient un programme iconographique lié aux dévotions promues par la Réforme catholique.

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AUNOU-LE-FAUCON, ÉGLISE SAINT-CYR

Maître-autel et son retable, pierre et bois peints et dorés, marbre noir, 1702 
© Francis Bouquerel

Le retable monumental à six colonnes en marbre noir supporte un fronton cintré, écrin pour une statue du Christ glorieux. Il préfigure les retables baldaquins de la seconde moitié du 18e siècle. Le tabernacle à ailes encadré de deux reliquaires se déploie sur toute la largeur de l’autel. L’autel, légèrement galbé, présente de part et d’autre de l’agneau pascal deux bas-reliefs horizontaux. 

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BELLÊME, ÉGLISE SAINT-SAUVEUR

Maître-autel et son retable, pierre et bois sculptés, peints et dorés, 1699
© Francis Bouquerel 

Édifié en pierre, le retable ne comporte pas d’ailes mais un seul corps encadré de deux colonnes corinthiennes. La base de la construction occupe cependant la largeur totale du chœur, incluant les portes donnant accès à la sacristie. De chaque côté, des ailerons ornés d’une guirlande assurent la transition entre l’entablement droit du retable et les murs du chœur, conférant à l’ensemble un véritable dynamisme. 

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BELLOU-EN-HOULME, ÉGLISE NOTRE-DAME

Maître-autel et son retable, bois sculpté, peint et doré, début du 18e siècle
© Francis Bouquerel

Le corps central du retable est structuré par deux colonnes à chapiteaux composites au droit desquelles sont posés deux pots à feu. Dépourvu d’entablement, le fronton cintré s’orne d’un angelot aux ailes largement déployées. Le décor peint sur le mur pignon avec ses angelots dans une nuée et ses lourdes draperies rouge et or accentuent la théâtralité de l’ensemble.

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CHAUMONT, ÉGLISE SAINT-PIERRE

Maître-autel et son retable, pierre et stuc, 1684-1686
© Francis Bouquerel

Fondée en 1136, l’abbaye Notre-Dame de Silly fait l’objet à partir de 1630 de grands travaux dont le renouvellement du décor de l’église abbatiale qui s’orne ainsi du seul retable ornais que l’on puisse qualifier de baroque. Sculptée en pierre et stuc, une immense draperie fleurdelisée est déployée par des anges à partir d’une couronne très ouvragée, formant quasiment baldaquin.

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SILLY-EN-GOUFFERN, ÉGLISE SAINT-LAURENT

Maître-autel et retable, pierre et bois peints et dorés, 1703
© Francis Bouquerel

Construit dans le calcaire extrait des carrières locales, le retable à ailes prend un caractère monumental avec sa forme enveloppante, ses six colonnes corinthiennes et son large fronton amorti de pots à feu qui se déploie sur l’ensemble de l’entablement. Deux anges adorateurs, au droit des doubles colonnes du corps central, s’inclinent devant la Vierge à l’Enfant assise en gloire sur un fond de draperie retenue par une couronne. 

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HABLOVILLE, ÉGLISE NOTRE-DAME

Maître-autel et retable, bois sculpté, peint et doré, 18e siècle
© Francis Bouquerel

Le retable se répartit en trois corps séparés par des colonnes torses à chapiteaux corinthiens. Autour du fût des colonnes s’enroulent des pampres de vigne, portant de lourdes grappes de raisin picorées par des oiseaux et même des escargots. Mais ce décor exubérant et haut en couleurs est strictement cantonné aux colonnes. En effet, le reste du retable frappe par sa rigueur.

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GLOS-LA-FERRIÈRE, ÉGLISE SAINT-AIGNAN

Maître-autel et son retable, bois sculpté, peint et doré, 1707
© Francis Bouquerel

L’église a été fortement remaniée en 1688 avec l’élargissement du chœur. L’édification du retable aurait parachevé ces travaux. Sa simple peinture en camaïeu de bleu met en valeur sa structure classique très régulière. L’ornementation en bas-relief, rehaussée par la dorure, se fait discrète. Les dimensions du tabernacle se réduisent. L’attention se focalise alors sur le tableau central.

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LE SAP-EN-AUGE, ÉGLISE SAINT-PIERRE

Retable du Mariage de la Vierge, calcaire et marbre, 1678
© Francis Bouquerel

Sur les onze chapelles que compte l’église, quatre sont dotées entre 1657 et 1678 de retables en calcaire à colonnes de marbre noir. Tous suivent à peu près le même modèle avec leurs colonnes noires contrastant fortement avec les reliefs en calcaire de la partie centrale. De forme enveloppante, ils présentent un entablement très saillant au-dessus duquel règne un fronton à niche orné de guirlandes et de chérubins.

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LONLAY-L’ABBAYE, ÉGLISE NOTRE-DAME

Retable du maître-autel, bois sculpté, peint et doré, 1689
© Francis Bouquerel

Le retable est constitué de trois corps, avec des ailes très réduites. Deux paires de colonnes corinthiennes encadrent le corps central et supportent un entablement droit. Plusieurs décrochements successifs l’animent et en accentuent le relief. Le corps central est couronné par un fronton cintré, dont la ligne est interrompue pour permettre l’insertion d’un vase et d’une guirlande. Têtes d’anges et guirlandes sont omniprésentes.

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MÉHOUDIN, ÉGLISE SAINT-BRICE

Maître-autel, marbre, 1783-1786
© Francis Bouquerel

C’est au centre de la croisée du transept que se dresse le maître-autel double face dit à la romaine. Il adopte la forme d’un tombeau à l’ornementation en bronze doré très soignée. Côté nef, il est orné d’un bas-relief en bronze doré représentant la Déploration du Christ, sculpté par Félix Lecomte en 1786, d’allure déjà néoclassique. Le tabernacle, de forme rigoureuse, est placé sous un entablement cintré porté par des colonnettes. L’ensemble est couronné d’une gloire spectaculaire. 

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SÉES, CATHÉDRALE NOTRE-DAME

Maître-autel et son retable, bois sculpté, peint et doré, milieu du 17e siècle
© Francis Bouquerel

Bien que rigoureuse, la structure fait la part belle à la profusion de l’ornementation peinte ou sculptée selon des motifs repris dans les recueils de gravures diffusés au début du 17e siècle : anges assis sur les volutes latéraux du fronton, motifs de cuirs et de cartouches à la base des colonnes, angelots et chutes de fruits, bouquets composés dans des vases décoratifs ou simplement noués par un ruban…

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SAINT-AUBIN-DE-BONNEVAL, ÉGLISE SAINT-AUBIN

Retable du maître-autel, calcaire peint et doré, milieu du 17e siècle 
© Francis Bouquerel

Le retable « en carreau » de forme enveloppante, très richement sculpté, couvre l’abside. Le premier registre à trois corps s’ordonne autour du tableau central flanqué de doubles colonnes corinthiennes lierrées au premier tiers. Il supporte un fronton galbé rompu à guirlande de type lavallois. Sur les côtés, des niches sont supportées par des angelots et encadrées de chutes et d’acanthes. De part et d’autre, des portes en plein cintre surmontées de départ d’arcs ouvrent sur la sacristie. 

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SAINT-MARD-DE-RÉNO, ÉGLISE SAINT-MÉDARD

Maître-autel et retable, bois sculpté, peint et doré, 1654
© Francis Bouquerel

Ce retable avec ses ailes séparées par des colonnes torses portant un abondant décor sculpté - pampres de vignes peuplés d’oiseaux, envahis par des escargots, où des putti jouent avec des serpents – est le modèle par excellence des retables du pays d’Ouche. Le bois permet de donner libre cours à l’exubérance décorative : anges adorateurs juchés sur les rampants du fronton rompu, cadre du tableau ciselé de feuilles de chêne et flanqué de lourdes chutes de fruits, angelots omniprésents. 

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SAINT-NICOLAS-DE-SOMMAIRE, ÉGLISE SAINT-PIERRE

Maître-autel et son retable, bois sculpté et peint, 1633 
© Francis Bouquerel

De ligne encore très horizontale, le retable à ailes comporte un corps central flanqué de deux colonnes corinthiennes cannelées, lierrées au premier tiers, d’un entablement droit et d’un fronton rompu. Au-dessus subsiste un dais d’autel à ciel peint et colombe en gloire, plus ancien. Les corps latéraux se composent des portes de sacristie couronnées de niches a ailerons. Le coffre d’autel permettait la mise en place d’un devant d’autel amovible. 

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GÉMAGES, ÉGLISE SAINT-MARTIN

Carte

Marqué par les guerres de la Ligue, la naissance et l’essor du protestantisme, les sanglants conflits entre catholiques et protestants qui culminent autour de 1562, le 16e siècle s’achève sur une vigoureuse réaction de l’Église, qui met en œuvre les décisions prises au concile de Trente (1545-1563). En effet, outre les problèmes théologiques, le Concile de Trente consacre une large part de ses travaux à la réforme disciplinaire de l’Église dans un souci d’efficacité pastorale. L’évêque doit donc accorder le plus grand soin à la nomination des curés, désormais formés dans des séminaires, et engage de longues tournées de visites pastorales.

Une attention toute particulière est portée à la « décence » des images proposées à la vénération des fidèles dans les églises en application de la décision prise en 1563 lors de la dernière session du Concile de Trente : « Le Saint Concile défend que l’on place dans les églises aucune image qui s’inspire d’un dogme erroné et qui puisse égarer les simples. » C’est la naissance d’une iconographie valable pour toute l’Europe catholique de la fin du 16e siècle jusqu’à la Révolution.

La Réforme catholique réaffirme aussi fortement le dogme contesté par les protestants de la présence réelle du Christ dans le pain et le vin consacrés par le célébrant. Le tabernacle et l’autel deviennent dès lors les éléments mobiliers les plus importants dans l’église, au centre d’une véritable scénographie composée par les retables. On assiste alors à un profond renouvellement du décor des églises.

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1492-1789

Temps modernes

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RETABLES

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Le patrimoine religieux témoigne d’une tradition d’embellissement du décor des églises ininterrompue depuis le Moyen Âge, avec des constantes et des originalités propres aux terroirs, en l’occurrence celui de la Normandie. 
Du blanc manteau d’églises de l’évangélisation du territoire à la déchristianisation contemporaine, l’évolution des formes et des images proposées aux fidèles traduit les ruptures historiques et l’évolution des mentalités, la conception que l’homme se fait de Dieu et celle que l’Église veut promouvoir. 

Au rythme des siècles

Les grandes fêtes chrétiennes rythment notre calendrier mais l’année chrétienne débute le 1er décembre qui inaugure le temps de l’Avent dédié à l’attente de la naissance du Christ le 25 décembre. La résurrection du Christ est célébrée à Pâques, dont la date mobile détermine celles de l’Ascension et de la Pentecôte. Le 15 août, c’est l’Assomption, la plus importante fête consacrée à la Vierge. Enfin, le 1er novembre célèbre la Toussaint qui commémore tous les saints, connus ou inconnus, et s’élargit à l’ensemble des défunts.

Au rythme des fêtes

Par la désorganisation des structures religieuses et par les nouvelles conditions d’administration des sacrements, la Grande Guerre modifie en profondeur le rapport à la foi et à la croyance en l’au-delà. C’est ce tournant, et ses conséquences sur le siècle naissant et la Seconde Guerre mondiale, que souhaite aborder cette exposition, au travers d’objets de collection illustrant de nouvelles formes de piété, développées et renforcées par une expérience inédite de la guerre de masse. L’individu,
pris dans la brutalité d’une guerre industrielle, exprime le besoin d’un nouveau rapport au croire. Les traces laissées par cette inflexion et ses conséquences se lisent encore dans les témoignages écrits et les artefacts retrouvés sur le territoire normand.
