C’est à l’occasion du premier recensement du monde habité ordonné par César Auguste, empereur romain, que Joseph, accompagné de Marie enceinte, se rend de Nazareth en Galilée à Bethléem en Judée. Selon saint Luc, Marie, arrivée à terme, donne naissance à Jésus et le couche dans une crèche faute de place dans l’auberge.

Si la Nativité médiévale se plaît à montrer l’Enfant Jésus, posé à terre sur de la paille, entouré de Marie et Joseph en oraison et réchauffé par l’haleine du bœuf et de l’âne, dans la plus grande humilité, le thème évolue rapidement, associé à celui de l’Adoration des bergers, pour s’épanouir au 17e siècle en une scène animée par la présence de nombreux personnages venus apporter leurs offrandes.

On intègre habituellement au cycle de la Nativité l’Adoration des mages bien qu’elle intervienne plus tardivement dans la petite enfance du Christ. Dès les premières représentations, l’iconographie est fixée : Marie est assise, Jésus sur ses genoux, et accueille les mages dont le premier, couronne à terre, se prosterne tandis que les deux autres, debout, s’apprêtent à rendre hommage à leur tour.

Ces sages venus d’Orient, guidés par une étoile, pour déposer aux pieds du Christ des cadeaux précieux excitèrent l’imagination. Au nombre de trois, ils sont crédités du titre de rois et symbolisent les trois âges de la vie et les trois parties du monde alors connues : l’Asie, l’Afrique et l’Europe. De même l’or, signe de royauté, l’encens évoquant la divinité et la myrrhe, allusion à la mort, témoignent de la reconnaissance par les mages de la nature du Christ, appelé à régner non seulement sur le peuple juif mais sur l’ensemble des nations, rachetant l’humanité entière.

Peu après, Hérode, roi des Juifs, se sentant menacé par cette naissance, ordonne la mise à mort des nouveau-nés et Joseph, averti par un ange, fuit en Égypte pour mettre sa famille à l’abri. Cet exode s’achève au bout de sept ans, à la mort d’Hérode. C’est alors que prend place le retour d'Égypte, montrant la sainte famille en marche.

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Noël

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Verre

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La reprise du culte après la Révolution, entérinée par la signature du Concordat de 1801 par Bonaparte et le pape Pie VII, coïncide avec un accroissement sensible de la population et l'industrialisation du territoire. De nombreuses églises sont alors agrandies, voire reconstruites, dans un élan évoquant la renaissance du catholicisme après les guerres de religion. Les évêques sont les chefs de file de ce mouvement de reconquête. 

L’intérêt porté par les archéologues à l’Antiquité et au Moyen Âge les conduit à reconsidérer le rôle de la couleur dans l’architecture. Le décor mural tend à se généraliser dans la seconde moitié du 19e siècle, accompagnant une mise en couleur globale de l’architecture. Vitraux et peintures murales prennent alors le relais des retables de la période précédente pour proposer une catéchèse en images qui diffuse de nouvelles dévotions. Le décor se fait le reflet d’une Église militant pour la reconquête d’une population de plus en plus déchristianisée. 

Pour les églises neuves, de même que pour les églises anciennes ayant souffert d’un manque d’entretien prolongé ou du vandalisme révolutionnaire, de nombreuses commandes de mobilier sont passées, fournissant un volume de travail important aux ateliers spécialisés. L’apparition de techniques nouvelles et le développement d’une commercialisation à l’échelle nationale favorisent la reproduction de modèles diffusées par des revues spécialisées comme la Revue de l’art chrétien fondée en 1857. Les ateliers se font connaître par le biais de catalogues et par l’insertion de publicités dans la Semaine catholique, revue du diocèse de Séez créée en 1866.

La séparation des églises et de l’État en 1905, la loi de 1913 sur les Monuments historiques et la Première Guerre mondiale marquent une rupture. Si l’on continue à édifier des églises néogothiques et à acquérir des statues sulpiciennes, l’art sacré, théorisé par des artistes réunis en sociétés, fait l’objet d’un intérêt renouvelé. On s’empare de matériaux et de techniques nouvelles telles la gravure du verre ou le martelage du métal et, surtout, on prend en compte l’ensemble de l’édifice, du décor porté à l’orfèvrerie. 

Le Concile de Vatican II dans les années 1960 promeut une liturgie dépouillée nécessitant une réflexion sur l’espace liturgique et son mobilier. De nombreux objets ne sont plus utilisés et disparaissent du décor, relégués dans le meilleur des cas dans les sacristies.

L’art religieux s’adapte à ces évolutions et en propose une traduction sensible, alliant permanence des références et renouvellement formel.

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1800-2020

Période contemporaine

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Vie de la Vierge

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Le patrimoine religieux témoigne d’une tradition d’embellissement du décor des églises ininterrompue depuis le Moyen Âge, avec des constantes et des originalités propres aux terroirs, en l’occurrence celui de la Normandie. 
Du blanc manteau d’églises de l’évangélisation du territoire à la déchristianisation contemporaine, l’évolution des formes et des images proposées aux fidèles traduit les ruptures historiques et l’évolution des mentalités, la conception que l’homme se fait de Dieu et celle que l’Église veut promouvoir. 

Au rythme des siècles

Les grandes fêtes chrétiennes rythment notre calendrier mais l’année chrétienne débute le 1er décembre qui inaugure le temps de l’Avent dédié à l’attente de la naissance du Christ le 25 décembre. La résurrection du Christ est célébrée à Pâques, dont la date mobile détermine celles de l’Ascension et de la Pentecôte. Le 15 août, c’est l’Assomption, la plus importante fête consacrée à la Vierge. Enfin, le 1er novembre célèbre la Toussaint qui commémore tous les saints, connus ou inconnus, et s’élargit à l’ensemble des défunts.

Au rythme des fêtes

Regard photographique sur les visages dans les vitraux des églises ornaises (13e – 20e siècle).


Les vitraux figuratifs des églises sont conçus comme de grandes tentures de verre, animées par différentes intensités de lumière et d’ombre, par les contrastes des couleurs.
Placés en hauteur, à bonne distance des yeux, ils sont souvent difficiles voire inconfortables à lire. Aussi, la qualité et les traits du dessin des personnages et des décors nous échappent souvent.
Cette première exposition temporaire du musée numérique vient présenter à notre regard ces visages. Sur les pièces de verre qui les composent les peintres verriers déploient tout leur talent et leur savoir-faire technique pour donner vie aux émotions. 

Les portraits sélectionnés représentent les grandes périodes de la production des vitraux dans l’Orne. Chacun porte les caractéristiques de son époque : la délicatesse de quelques traits, la recherche des modelés, une approche d’un figuratif réaliste, un dessin schématique avant tout expressionniste. 

Francis Bouquerel, expert en image, passionné de photographie, a arpenté les églises de l’Orne à la recherche d’un regard, d’un visage, d’une expression. Il montre ici le détail d’une baie, là il compose une « conversation » entre deux figures d’une même verrière, assemblées librement pour une proximité dynamique. Il donne à voir, grâce à la technologie du numérique, les vies multiples et complexes des visages des vitraux : un face à face troublant avec l’histoire. 


Portraits de verre. Photographies de Francis Bouquerel.

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